La grande difficulté quand on exerce une vengeance, c'est de ne pas en provoquer une autre. Parcourir la moitié du globe pour retrouver le groupe qui était à l'origine de l'assassinat et du vol de plusieurs membres du clan, censés initialement transporter une somme colossale jusqu'à la banque qui les prendrait en charge à Chicaga Town, pour au final se prendre une grosse mandale, le bilan semblait plutôt prévisible pour le revanchard foireux. Alors certes, il avait réussi à en défoncer deux, en leur cassant les bras et les jambes, mais la façon dont il s'était fait attraper à cause d'une alarme à la con : erreur classique de débutant. Un troisième type était arrivé pendant qu'il descendait les escaliers à toute allure, l'avait plaqué contre la rambarde et menacé de lui offrir un atterrissage rapide pour le rez-de-chaussée, pour au final lui mettre plusieurs coups dans le thorax et le visage, manquant de lui faire perdre conscience. La clé du succès : la mâchoire. Quand vous voulez être sûr d’assommer quelqu'un, visez le côté du menton. Son grand-père utilisait souvent cette technique sur lui au début, lorsqu'il était encore plus fougueux et ignorant que maintenant, afin de mettre fin à ses crises rebelles. Il avait appris et partageait ses leçons de vie avec quiconque le sous-estimait désormais, sa robustesse étant bien inférieure à sa capacité à apprendre comment encaisser et où frapper. Il saignait beaucoup, avait sûrement le nez cassé et quelques dents ballantes, le forçant à garder la bouche fermée pour s'assurer de ne pas les perdre en route. Il se tenait le ventre pour essayer de sentir s'il avait des côtes fêlées ou des lésions internes : inutile, il avait juste mal, c'était ce que son corps lui disait. Pour frapper cette fameuse mâchoire, il avait du descendre les escalier relativement vite pour rattraper son agresseur mais lorsque celui-ci l'avait repéré, il s'était retourné pour le cogner de nouveau. Tant mieux, ça lui facilitait les choses. Ses pupilles s'étaient rétrécies alors qu'il lança son poing au travers de la garde maladroite de sa cible, s'assurant de l'entendre bien s'écrouler au sol avant de lui briser une rotule pour s'assurer de ne pas le revoir de sitôt.
C'était fini ? Il avait mal partout et devait éviter de trop se faire remarquer en retournant dans la chambre qu'il avait loué. Il ne voulait pas causer de problème au couple qui l'hébergeait, ils n'y étaient pour rien. Il traversait la route pour disparaître dans une ruelle sombre à l'angle d'un bar lorsqu'un coup d'une violence folle le projeta à l'intérieur de l'établissement, faisant défiler des étoiles devant ses yeux. Pendant un bref instant, tout sembla devenir noir. Les pneus d'une voiture crissaient en disparaissant dans la ville désormais affolée, il y avait des voix autour de lui, jusqu'à ce que l'obscurité l'emporte pour une poignée de secondes.
Trois Nuances de Rougeft. Kensei Nishijima et Kaiser Frost
Camarade Kryne? Hmm? Je me tourne, détournant mon regard de la fenêtre qui donnait sur la capitale de la République des Conféderations Unies. La nuit dominait à présent le ciel et les lumières transformèrent la citée en une dance de lucioles artificielles sous le regard divin de la lune à travers les sombres nuages. C'est une ville prospère, certes, et pas aussi oppressant que ces nations où les aristocrates écrasent encore le commun des mortels sous leurs bottes, les saignent jusqu'à l'os. Mais cela reste qu'une république, une construction oligarchique pour que la multitude vive dans l'esclavage du peu, une aristocratie de l'argent plutôt qu'une du sang.
Avez vous besoin de quelquechose, Camarade Ambassadeur? Non, c'est juste pour dire que vous pouvez disposer et vous aventurer en ville si cela est vôtre souhait. J'apprécie l'offre mais je ne vois pas en quoi cela me servira.
J'étais ici car j'accompagnait l'Ambassadeur de notre nation envers la R.C.U en tant qu'une mission. C'est une des obligations qui viennent avec être un des rares utilisateurs de Nen au sein de l'armée et surtout au sein de l'administration du système étatique Zongkien. Il y a visiblement une utilitée pour les gens qui font plus que obéhir aux ordres sans poser de questions et c'est ça qui fait l'excellence de l'état de Zonkga. Mais mon pays me manque, j'ai des responsabilitées à remplir et des gens à aider en passant mon jugement sur les affaires qui dévoilent parfois bien plus que ce qu'on aurait espéré. C'est grâce à des gens comme moi qu'on évite que la glorieuse pomme en or qui est l'idéal communiste ne finisse par pourrir de l'intérieur à cause de corrompus et de vipères, à cause de sales chiens venu de l'interne ou de l'externe.
Camarade, c'est pour vôtre bien. Je vous ordonne de prendre l'air. Explorez la ville et goûtez un peu à la culture d'ici.
Cela me déplait, moi qui ne veut rien de plus que rentrer à Wei pour continuer mon travail. J'ai des cas importants à régler: comme ce cher Camarade Kai qui a eu des complications par rapport aux rations et sa famille que j'ai pu retracer à une histoire de népotisme interne. J'ai des têtes à faire tomber et me voilà ici à jouer les chiens de garde au lieu de servir le peuple! Je hoche la tête, me résolvant à considérer l'ordre de l'Ambassadeur Kichov et de m'aventurer dans les ruelles de Chicaga. Je passe les couloirs de l'ambassade, habillé de mon uniforme de service d'un beige foncé aux bordures rouges et ma casquette orné du symbole de mon état.
Je passe les portes de bois orné, tant de luxure que je considère extravagant alors que chez-nous il y en a encore qui crient famine. Je n'ai rien contre le luxe en tant que tel, mais je n'aime pas qu'on gaspille ainsi des ressources alors que ailleurs, le peuple souffre. En tout cas, je rêve du jour où l'on pourra se permettre de telles extravagances, où les artistes seront aux portes de toutes les maisons et où la famine et la pauvretée n'auront été de des cauchemars lointains.
Je continue à errer sans but à travers la citée, voyant ces "stands" où l'on vent de la mauvaise nourriture au peuple à des prix exorbitants et cette surabondance de luxe jetté dans les yeux de tous alors que juste à côté, un misérable pleure car il a rien. Alors que tous ces passants, passifs et hypnotisés par le capital, ignorent ces pauvres âmes, moi , je me stoppe et je leur offre consolation et pain. J'ai fini par passer de sans-abri à sans-abri, partageant des histoires et riant avec eux, pleurant avec eux, surmontant les difficultées de la vie ensemble tout en rêvant tels des enfants de jours meilleurs. J'ai senti les regards, je le sais. C'est étrange, un homme en uniforme étranger, assis là aux côtés d'un barbu qui n'a pu se laver depuis des mois et ayant perdu presque tous ses dents, riant avec lui des malheurs de la vie. J'ai fini par presque tous les connaître de nom, passant ma soirée à circuler d'un bout à l'autre de la ville à la recherche d'une autre histoire.
Enfin, ce fut Liam Hellson, un homme dans la quarantaine et fort agréable, qui m'indiqua un établissement obscur mais d'excellente réputation. Il dit que le barman fait des merveilles avec ses présentations et qu'il s'agissait d'un ancien employé d'une grosse compagnie mais qui suite à une histoire d'amour qui s'est mal fini, il fut renvoyé. La fille avait le bras long qu'il disait. Je me trouve alors là, au coin de ce fameux établissement au nom que j'arrive pas à déchiffrer. Mes compétences en langues sont encore trop rouillées à ce que j'observe. J'allais donc entrer dans les lieux qu'un passant se fait jetter à travers la porte devant mes yeux. Je me tourne pour remarquer une voiture noire disparaitre au loin, je n'ai pas eu le temps de lire la plaque. N'ayant pas d'autre contexte, j'ai décidé de venir au secours de ce citoyen en péril, venant me précipiter pour examiner son état. Mon manteau d'uniforme flotta alors que je m'accroupis aux côtés de cet individu sans nom. Je ne suis pas médecin mais j'ai servi dans l'armée, je sais soigner des blessures de base. Je commence à le repositioner pour éviter qu'il s'étouffe avec sa langue. Alors que je retire ma main, je sens la sentation collante et liquide qui damne tant. Du sang se trouve sur ma main, il saignait à l'arrière de la tête. D'autres blessures semblaient ressortir plus où moins: cet homme s'est battu. J'arrache une partie de mon uniforme pour en faire un bandage improvisé et panse la tête.
Mais il me faut plus.
Il me faudrait un professionel.
Je me relève, essayant de m'exprimer du mieux possible dans le dialecte local et avec un regard probablement froid et urgent.
Au sein d'une ville fructueuse comme Chicaga Town, une journée de travail ordinaire venait de s'achever pour le docteur Frost. Installer derrière son bureau en sirotant un délicieux café, Kaiser pensait calmement avec une certaine curiosité, des dégâts provoqués par son animal de compagnie. Il fallait dire que ce chaton démoniaque avait bien prit ses marques dans la maison du docteur, elle passait la plupart de son temps à déchiqueter le mobilier en tissu, sautait partout en cassant tout matériel électronique sur son passage, une véritable forme de destruction massive en forme de félin. Rigolant d'un air délicat à ce genre de pensées, un événement peu commun vint foudroyer le subconscient du médecin... D'une manière étrange, son corps tout entier se mit à trembler et son visage à la base si harmonieux, fut brutalement défigurer par la colère. Un saut d'humeur maintenant ? Impossible ! Il avait pourtant tout fait pour éviter que ce genre de cas ce reproduise dans la journée. En général, cela arrivait une fois en milieu de journée, et après son habituel méthode pour apaiser son esprit, il pouvait librement retourner au travail sans la moindre crainte. Kaiser avait-il fauter quelque part ? En réfléchissant bien longuement sur la situation en contenant ses pulsions destructrices, le docteur vint finalement trouver une méthode idéal pour éradiquer cette nuisance psychique... Une méthode bien plus douce, bien plus adaptée pour la décadence infini du grand malade, comme imaginait visuellement d'être en face de sa mère. Il jouait comme un acteur de génie, il faisait mine de caresser le doux minois de sa génitrice, d'entendre sa voix réconfortante et sentir sa douce odeur infuser ses narines. Ainsi, un torrent de larmes vint abattre ses tourments.
«Maman... Tu es si belle...» Il feindra la prendre dans ses bras, de passer sa main droite dans sa chevelure d'ébène. «Je t'aime maman... Pourquoi tu n'es plus à mes côtés ? J'aurai tellement pu te gâter, te chérir, mais père à tout fait pour t’arracher de ce monde...» Suite à ses belles paroles, il tombera de fatigue sur sa chaise, rêvant très certainement d'un passé déjà lointain, détruit par la folie d'un homme ayant perdu la vie en prison...
Deux heures plus tard...
Isabella : «Docteur Frost ! Docteur Frost ! Vous allez bien ?» Elle déposa sa main contre son front. «Vous n'avez pas de fièvre, je suis soulagée...»
Rouvrant les yeux, Kaiser pouvait contempler de prêt le somptueux minois de sa nouvelle assistante. En effet, Isabella était la nouvelle collègue de travail du docteur, elle était parfaite dans toutes les situations pouvant survenir aux quotidiens. Elle était jolie, souriante, intelligente, douce, enfin bref, elle avait toutes les qualités idéales pour embellir le domaine médical. Souriant de façon amicale à l’égard de sa collègue, le docteur se lèvera soudainement, enfilant sa veste de motard sans dire le moindre mot. Inquiète d'avoir retrouvé son supérieur dans cet état, Isabella posera une question formel, une question banale pour le commun des mortels :
Isabella : «Docteur... Vous êtes sûr que ça va ? Vous voulez que j'appelle un taxi pour que vous puissiez rentrer sans encombre ?»
Délicatement, Kaiser fera un signe négatif de la tête, continuant de sourire tel un ange tombé des cieux :
«N'ayez crainte, Isabella... Je vais parfaitement bien, je suis juste un peu épuiser par cette journée.» Il ouvra la porte. «Après une bonne nuit de sommeil, je serais d'aplomb pour demain, prenez-soin de vous...» En sortant de son bureau, il enclenchera une marche rapide pour atteindre le parking privé de l'établissement. Une fois devant sa bécane, sa magnifique Harley couleur rouge sang, il prendra la route en faisant hurler cette machine de guerre ! Entendre ronronner ce moteur monstrueux était un véritable plaisir pour les amateurs de bécanes...
Cinq minutes plus tard...
S’arrêtant à une intersection, Kaiser faillit se faire renverser par un chauffard sortie de nulle part. Comment diable un tel automobiliste n'avait-il pas encore fini derrière les barreaux ? Pestant contre ce fou dangereux, le docteur vit une foule de passants s'agglutiner devant un bar. Il aurait pu passer son chemin, mais l'appel de détresse d'un homme vint éveiller sa curiosité... S’arrêtant à deux pas de l'établissement, Kaiser prendra avec lui son sac contenant divers matériels de secours. Une fois s'être frayer un chemin à travers la marée humaine, il verra un homme gravement blessé étaler contre le sol, avec à ses côtés un individu munis d'un drôle d'accoutrement. Sans adresser la moindre parole, il commencera à inspecter le corps du patient. Heureusement, il semblerait qu'un geste de premier secours venait d'être effectuer au niveau de la boite crânienne du malheureux, sans quoi, son état aurait sans aucun doute empirer. Au niveau de son visage, ce jeune homme semblait avoir prit des coups et ne parlons même pas de l'état de sa mâchoire, à la moindre maladresse, une flopée de dents pourraient tomber dans sa bouche... Rivant son regard envers le mystérieux sauveur, Kaiser prendra la parole en sortant un scalpel de sa poche :
«Excusez-moi pour l'impolitesse. Je me nomme Kaiser Frost, je suis docteur dans un des plus grand hôpitaux de cette ville.» Il découpera délicatement le t-shirt du jeune homme, histoire d'inspecter la moindre parcelle de son corps. Encore une fois, les mêmes blessures étaient présentes au niveau des côtes, quelques hématomes, voir une possible fracture au niveau de la cage thoracique. Rien de bien grave en soit, mais pour être sûr de son état de santé, l'emmener dans un établissement médical avec des outils derniers-cris serait l'option la plus judicieuse. «Je ne peux pas affirmer son état à cause des outils à ma disposition, mais de mon point de vue, sa vie n'est pas en danger...» Or, le barman avait déjà appeler les urgences lors du choc. Désormais, il ne restait plus qu'à attendre l'arrivée des secours.
Le plus tragique dans cette histoire, c'était que Kensei était plein de ressources. Au delà de ses talents pour prendre les coups de façon non létale, son nen revigorait ses cellules de façon incontrôlable, aidant son corps à fixer ce qui n'allait pas. Il n'allait pas reprendre connaissance dans l'instant mais l'arrivée des secours risquait de se faire avec un Kensei beuglant qu'il n'avait besoin de personne pour s'en sortir. Une vraie tête à claques. En attendant, son corps tentait déjà de souder les os entre eux pour arranger ses fractures multiples et fixer ses dents encore vaguement en place. La voiture qui l'avait percuté avait agavé ses blessures au thorax et brisé ses membres : il lui serait impossible de bouger dans les prochains jours à venir mais il risquait d'exprimer son mécontentement au point d'empirer son état déjà déplorable. Il ne voudrait pas partir, pas sans avoir donné de nouvelles à ceux qui l'hébergeaient, pas sans avoir identifié le "gros c****** de merde" qui l'avait percuté, pas sans avoir lavé cette injustice infâme.
Il commençait déjà à revenir à lui, pas complètement au point d’interagir avec le monde extérieur mais il sentait la douleur dans son corps, omniprésente, légèrement étouffée quand sa conscience avait du mal à tenir le coup. Il avait une sensation désagréable dans la bouche, du mal à respirer et il avait l'impression que chaque partie de son corps pesait une tonne. La douleur constante était assourdissante, surpassant toute pensée à l'égard des autres sensations. Une partie de lui avait envie de s'endormir de nouveau pour que ça s'arrête mais au fond, son esprit combattant brûlait encore d'un désir ardent de vivre. Vivre, peu importe les échecs. Vivre, peu importe la douleur. Vivre, peu importe les conséquences. Sa respiration sifflante indiquait qu'une côte avait peut être perforé un poumon et un filet de sang coulait le long de sa joue, invisible dans l'ombre d'occlusion du sol. Au moins, il respirait plus "énergiquement" qu'avant. Il avait besoin de soin? Son doigt bougea, du moins il essaya, mais le message nerveux qu'il reçut fut juste une douleur plus grande encore que la précédente.
Dans la ville de Chicaga Town, le bruit d'une ambulance ne se fait jamais entendre de loin à cause de l'effervescence de la foule dans les rues, mais les établissements médicaux n'étaient jamais assez loin pour que leur intervention soit lente et inaperçue. A quelques pâtés de maison de là, une sirène résonnait, sans doute pour venir voir ce qu'il s'était passé. Personne n'avait prévenu les forces de l'ordre, sans doute cet acte criminel n'était pas perçu comme tel pour le moment ? Chaque commune du monde avait ses propres règles et il allait falloir se plier à celles là. Ou peut être fallait-il seulement attendre quelques minutes avant qu'ils ne débarquent en inondant les passants de questions. Peut-être étaient-ils déjà sur place, ce qui expliquerait le bourdonnement ambiant.
Aucune idée, mais il avait mal. Un grognement transforma le sifflement de sa respiration en une quinte de toux qui augmenta l'afflux de sans sa bouche, l'étouffant ensuite dans un cercle vicieux que l'inconscience embrassa de nouveau.
Trois Nuances de Rougeft. Kensei Nishijima et Kaiser Frost
Je laisse le médecin Frost faire et écoute attentivement son analyse. Le type semble donc s'en sortir en d'assez bonnes conditions. Enfin, je considère ce qui n'est pas mortel d'assez bonnes conditions par habitude. Les bruits de sirènes de forces de l'ordre annoncent que les choses vont se compliquer. Moi qui voulait juste un verre... En tout cas, il est nécessaire de trouver les personnes qui ont causé ce trouble et de les éliminer ou rapporter aux forces locales selon la gravitée de leur crime. Je ne sais pas trop comment ça marche ici en terme de punitions donc je tacherai de me tenir relativement tranquille sur ce sujet. Ce qui demeure certain c'est que l'unique témoin utile ici est ce jeune homme inconscient. J'ai besoin de le garder à disposition pour relever les informations qu'il possède. A la rigueure, un passage chez les sdf permettera aussi de récuperer des rumeurs intéressantes ou la piste du véhicule. Le crime semble donc être universel et difficile à éradiquer, mais c'est à petits pas qu'on va exterminer les maux de ce monde.
La police arrive enfin sur scène, commençant déjà à clore le périmètre pensant probablement avoir affaire à quelquechose de plus grave que ce que c'était. J'ai du mal avec eux, ils posent beaucoup de questions et mon poste m'oblige à ne dire que la véritée, aussi comprométante qu'elle soit. Une obligation qui parfois me fait frissoner un peu quand je me demande comment l'on pourrait détecter ce genre de choses.
Quand l'ambulance arrive immédiatement après je m'emploi à assister les ambulanciers à monter l'inconnu à bord. Ils sont assez bien équipés avec des outils que j'ai jamais vu auparavant dans ma courte vie. J'ignore si c'est qu'ils sont plus avancés ou simplement plus en retard technologiquement mais cela ne reste pas longtemps dans ma tête. Alors qu'ils allaient partir, je bloque la porte et insiste de monter à bord.
Vous êtes une connaissance à lui? Non. Je suis Commisar de Justice Telthane. J'ai assisté à la tentative de meurtre et j'ai des questions à poser quand il reviendra à lui. Prenez un autre véhicule ou marchez à pied, le patient aura besoin de récuperer! Il a pas besoin de pression venant d'un coq!
Claquant la porte, ils me nient ainsi la possibilitée de les suivre. Si le docteur Frost ne les a pas encore rejoint, je vais donc le voir.
Escusez-moi, Docteur Frost, mais auriez-vous un véhicule pour aller à l'hospital? Si cela ne vous dérange pas trop, bien sûr.
Terminant d'établir le bilant de santé de son patient, Kaiser devra subir l'interrogatoire des forces de l'ordre sans attendre. Hélas, le médecin n'aura aucune réponse satisfaisante à leur offrir, à part le même élément étrange que beaucoup de témoins auront rapportés à la police : Un chauffard roulant à toute berzingue. Une fois avoir donné son numéro de téléphone à un brigadier, la douce mélodie de l'ambulance arriva enfin aux oreilles du docteur. Déterminé dans sa démarche, Kaiser accueillera l'équipe de secours en expliquant méthodiquement le pronostic vital du patient, avant d’observer avec un grand sourire le jeune homme se faire transporter dans la fourgonnette médicale, direction l’hôpital le plus proche de la zone, son lieu de travail pour être plus précis. Partant vers sa bécane pour suivre l'ambulance, le mystérieux sauveur demandera poliment au docteur s'il pouvait l’accompagner sur son fidèle destrier de métal. Au début surpris par une telle demande, il acceptera volontiers d'avoir un partenaire dans cette épopée haute en couleur ! Souriant tel un démon, Kaiser prononcera ces paroles à l'encontre du passager :
"Je n'y vois pas d’inconvénient ! Montez et accrochez-vous bien, ça risque d'un peu secouer..."
Démarrant la machine de guerre à pleine puissance, il lui faudra rien qu'un instant pour rejoindre le bâtiment médical. Ce splendide building était un véritable paradis pour les amoureux de la science, tous les objets derniers-cris dans le domaine médical étaient intégralement équipés dans l’enceinte. Cependant, malgré tout le matériel disposé à la fonction du personnel, le prestige de cet établissement revenait uniquement aux prouesses du docteur Frost. Sa compassion et sa gentillesse à l'égard des patients et son génie irréprochable dans les opérations à haut risque, feront de lui un pilier irremplaçable aux yeux du directeur. Le départ de cet homme pourrait causer la faillite de cette entreprise, une chose que son supérieur aurait du mal à accepter ou du moins, à concevoir pour le moment... Atteignant avec une vitesse fulgurante le garage privé du personnel, le docteur fera signe à son partenaire de le suivre, sans quoi, il prendra l’ascenseur tout seul.
Bip ! Bruit de bouton d'ascenseur
Durant la montée crescendo de la machine, le docteur prendra tout son temps pour observer avec plus de profondeur la personne se tenant à côté de lui. En toute sincérité, il établira un profil psychologique en se basant sur la tenue, la façon de se mouvoir et le comportement de ce dernier. Le résultat de son analyse sera très simple, il avait tout bonnement à faire à un militaire étranger... Comment un tel chien de garde pouvait-il se promener aussi loin de son maître ? Était-ce un espion ? Un haut gradé en vadrouille ? Or, la réelle raison de sa présence n'était pas vraiment importante pour le médecin, tant qu'il ne provoquait pas le moindre incident, il était le bienvenue sur son lieu de travail. Cependant, connaître son identité ne serait pas du luxe, histoire d'avoir un semblant de discussion avant d’atteindre l'étage où il travaillait.
"Excusez-moi de vous déranger avec ce genre de bêtise, mais pourrais-je connaître votre identité ?"
Une fois la porte de l'élévateur grandement ouverte, Kaiser vit arriver son équipe médicale emmener son patient au bloc opératoire. À la tête de ce cortège, se tenait Isabella qui s’arrêta brusquement quand elle vit son supérieur marcher juste à côté d'elle... S'était plus fort que lui, mais il adorait surprendre l'ensemble des mortels en faisant des apparitions soudaines, tel un fantôme sortant d'une brume obscure.
«Docteur Frost !? Que faites-vous ici ? Vous devriez être rentré chez vous...» Interrompant sa collègue en déposant délicatement sa main sur son visage, Kaiser parlera à l'ensemble de ses semblables sur un ton calme et serein :
"Ne perdons pas de temps en discussion inutile, la vie de ce patient est entre notre main..." Il fera signe au militaire d'attendre dans le couloir, le temps que le patient soit remis sur pied. "J'arrive dans la minute vous apportez mon soutien." Sans perdre la moindre minute, la troupe repartira au pas de courses. Ce ne sera que dans quelques heures, après une opération chirurgical rudement mener, que le patient pourra ouvrir ses paupières sans le moindre accros. Lors de son réveil, il sera chaleureusement accueilli par Isabella qui annoncera avec sa voix harmonieuse :
«Bienvenue à l’hôpital espérance chers monsieur, que puis-je faire pour vous aider ?»
Sa conscience s'était réveillée avant que ses paupières ne s'ouvrent ; dans ses oreilles, la voix féminine lui était complètement inconnue mais ne lui inspirait rien de bon - à l'instar de beaucoup de choses. Une gène se fit soudain sentir dans sa bouche et dans sa gorge. bon sang ! Qu'est-ce que c'était que..? D'une main ferme, il arracha le tube qu'on lui avait posé dans le gosier, irritant sa gorge jusque là miraculeusement épargnée. Bien loin de plaire au personnel soignant qui lui intima de ne pas se débattre, il n'en fit bien évidemment qu'à sa tête en repoussant tout ce qui était à sa portée. Ses gesticulations réveillèrent des douleurs de ses récents os abîmés n'ayant pas eu le repos nécessaire pour se souder en quelques heures, arrêtant rapidement le blessé dans son élan révolutionnaire. Plus ou moins immobile, ça ne l'empêchait pas de beugler à tout va des questions plus ou moins pertinente en insultant ceux qui essayaient de le toucher pour le calmer ou vérifier son état. Tel un animal sauvage en terrain inconnu, ses mécanismes de défense n'étaient pas des plus adaptés à son environnement.
"Hein ? T'es qui toi ? Qu'est-c'tu m'veux ? Casse toi ! T'aimes me r'garder dormir, c'est ça ? Qu'est-ç'tu m'as enfoncé dans la bouche, c*******, t'as cru qu'j'étais P* ou quoi ? Espèce de malade ! Casse toi j'te dis ! Même pas tu m'touches où j'te pète un bras ! Me touche pas j'te dis, s***** !"
Entre autre, voici un résumé de ce qu'on pouvait entendre depuis l'extérieur de la pièce, surtout si elle avait eu le malheur d'essayer de l'approcher. Une chose était sûre en tout cas, il était bel et bien réveillé et les opérations, combinées à son nen l'aidant à cicatriser, avaient fait des merveilles pour le remettre plus ou moins en état. Une autre chose était certaine : il était en état de parler. Crier même. Faire du bruit, ça oui, mais réussirait-il à répondre aux questions ? Comme une bête sauvage, entamer un rapport de force sans réussir à créer un lien de confiance s’avérerait peu constructif. De quoi parlerait-il se toute façon ? Pour le moment, il n'avait pas encore envisagé de demander comment il était arrivé là. Peut-être qu'il le savait au fond de lui... Peu importait pour le moment, il ne se sentait pas à sa place ici.
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