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[FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas

Osnejils Ugiabt

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MessageSujet: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas
Dorénavant, plus jamais il ne serait question d'une vie stable et pérenne. L'incertitude comme seule boussole, errer pour avancer et avancer vers l'inconnu, là serait le mot d'ordre pour les jours à venir. Les semaines à venir. Les mois à venir. Les années à venir. Maintenant, et sans doute à jamais.
Ces considérations optimistes, Osnejils se les fredonnait du bout des lèvres en déambulant comme un saumon à contre-courant au milieu des foules menues de Bleike City. N'importe où, sa dégaine aurait capté le regard. Mais dans ces zones densément urbanisées où tout le monde n'était guère que n'importe qui, il se fondait dans la masse. Qui aurait pu déceler à l'œil nu une goutte d'arsenic pur dans le bleu azur d'un océan ?
Pâle, les joues commençant à se creuser, il allait tout droit, ses yeux fixes et vitreux semblant incapable d'osciller dans une autre direction que celle qu'il prenait alors. Il était midi et la densité humaine se faisait plus conséquente. Plus grouillante.

Parfois, un regard furtif, éphémère, mais aussi saisissant qu'un coup de surin venait effleurer la silhouette du virologue déchu. Même avec un cravate autour du cou, sa chemise mal repassée et sortie de son pantalon ne passait pas pour un effet de mode. «Marginal» était écrit en lettres d'or sur sa gueule. On le méprisait en silence. Un bref instant, juste le temps de le signifier d'un regard.
Et pourtant, c'était pour eux qu'il portait sa croix. Parti en croisade contre l'association Hunter, il savait qu'au menu du jour, ce serait pain noir du Lundi au Dimanche. Ou pas de pain du tout maintenant qu'il cherchait à s'inscrire dans la clandestinité la plus totale.
Pas de papier sur lui, pas un rond en poche évidemment, il cherchait à ne plus exister. C'était encore la première condition préalable quand on avait en tête de croiser le fer avec les détenteurs de la licence la plus chère qui soit.

Sa croix se faisait lourde. Son dos était encore ménagé par l'effort, mais pas son estomac. La marginalité, ça ne nourrissait pas son homme. Mais disparaître, ça impliquait de ne pas avoir de compte en banque ou de numéro de sécurité sociale. Ne pas en avoir l'usage en tout cas. Ce n'est qu'à partir de l'instant où il avait décidé de s'extraire de la société des hommes qu'Osnejils avait compris à quel point il était marqué du sceau de la bête. Une bête qui, à terme, ne manquerait pas d'être traquée par les Hunters dédiés à pareille chasse.

Mais Jils se débrouillait. Fort mal. Toutefois, il subsistait. Mollement.
Bleike City, c'était loin de chez lui. Encore pour ça qu'il était venu. Toute mégapole que constituait la ville, il y subsistait en ces terres un semblant de frugalité et de douceur de vivre. On était loin de la cadence infernale des grandes villes froides où l'opulence alimentait un peu plus le vice de la plèbe environnante. Ici, il faisait bon vivre. C'était à partir de ce petit havre de paux qu'il entamait sa quête déraisonnable. Mais par où commencer ?
Se parlant à lui-même du bout des lèvres - ce qui n'accentuait que d'autant plus le mépris de ceux qui prenaient la peine d'hasarder le regard sur sa silhouette - il ruminait sa lubie anti-Hunter. Il la ruminait le ventre vide. Difficile de concevoir quoi que ce soit de constructif dans ces conditions.

Cependant, il n'y avait pas là de quoi se morfondre. À la fatalité il y avait un remède.
Niché sur la branche d'un arbre de sa connaissance dans un parc municipal, une mangeoire à oiseaux prête à l'emploi et remplie de la veille n'attendait qu'à servir. C'est un drôle d'oiseau qui escalada l'écorce du conifère pour aller se servir allègrement à pleine main sous le regard interloqué des rares passants.

- Y sont... y sont voraces, hein, les piafs par ici HaahhaAHaHa...

À se représenter les conjonctures envisagées par l'ornithologue qui avait bien pu laisser une pareille source de protéines à libre disposition, Osnejils riait sous cape. Un sachet de graine y passait tous les midis. Un mystère pour tous les passionnés de volatiles. Ce tribut de graines, c'était l'en-cas du docteur corrompu en attendant qu'il ne puisse faire bombance le soir dans les poubelles des grandes surfaces. Le goût était infect, mais avoir de quoi tenir l'après-midi suffisait à le régaler bien plus que de raison.
C'était un avenir morne et sans saveur qui l'attendait mais il s'en délecterait bien volontiers. Il en allait de sa noble quête.

- Maman, qu'est-ce qu'il fait le monsieur dans l'arbre ?

- Ne fais pas attention à lui ma chérie, on va rentrer.

Osnejils Ugiabt
[FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas  EmptyDim 8 Déc - 14:04



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Kleiralph Tholjr

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MessageSujet: Re: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas
Certaines personnes sur cette planète, bien que rares, étaient de véritables oasis pour leur environnement. Parmi eux, un homme, plutôt svelte, rentrait du travail à vélo, les paroles d'un des tubes du moment de Lei-Lei Shao en tête. C'était une bonne journée pour lui, comme toutes les autres, et chaque petit imprévu était à ses yeux une aubaine, une expérience, un moyen d'étendre sa bienveillance au delà des frontières de la veille.
L'imprévu du jour n'était pas un oiseau, étrangement, mais il se comportait comme tel perché à un mangeoire du parc local, à plusieurs mètres du sol, sous le flot éhonté, curieux ou amusé des patients qui filmaient la scène avec l'intention de faire le buzz sur les réseaux mondiaux. Opportunistes.

La mâchoire serrée, il pressa les freins de son vélo avant d'activer la béquille, désormais stationné sur le bord du passage. Enlevant en hâte son casque qu'il posa dans le panier accroché à son guidon, il trottina avec beaucoup d'appréhension vers les lieux du crime.
Un homme, de bonne carrure vu d'en bas, dévorait sans retenue les grains que l'employé de la SIF avait renouvelé la veille, bien surpris de devoir s'y reprendre si tôt. Ainsi donc, le fautif du larcin était ce pauvre homme ? Soudainement rempli de compassion, les sourcils arqués par l'inquiétude, il entreprit d'entamer le dialogue avec l'affamé. Plus loin, les gens semblaient désirer soudainement savoir l'issu de cette scène absurde et improbable.
Il connaissait la grande majorité des habitants de ce quartier et certains l'encourageaient ou lui disaient de faire attention. Un gentil sourire et un geste de la main en guise de réponse, il leur intimait de rester loin et de le laisser gérer. Confiant malgré ses craintes, il espérait que tout problème puisse être réglé avec la bonne dose de bienveillance et de courage.

"Bonjour ? Monsieur ! Vous m'entendez ?"


Sa voix s'élevait avec une certaine force malgré sa faible stature. Il attendit un un court instant avant de poursuivre sur sa lancée.

"Monsieur, est-ce que vous allez bien ? Est-ce que vous pouvez descendre ? Ceci... Ceci est un mangeoire pour oiseaux."


C'était dit sans aucune méchanceté, juste pour énoncer un fait qu'il espérait suffisant pour faire réfléchir le voleur. Il ne savait pas comment l'homme était monté et il était prêt à l'aider à descendre. Il s'y rendait fréquemment grâce à ses compétences athlétiques, porter un homme serait plus compliqué mais pas impossible, surtout s'il était consentant.
Immobile, une main sur le tronc, le visage tourné vers les hauteurs où se trouvaient l'homme, il espérait avant toute chose établir un contact et s'assurer de la sécurité des passants alentours ainsi que de la sienne. S'il arrivait à comprendre ce que voulait vraiment cet homme et qu'il était assez sain d'esprit pour ne pas l'agresser, les choses pourraient sûrement se dérouler sans accroc.

Kleiralph Tholjr
[FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas  EmptyLun 9 Déc - 15:33



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Osnejils Ugiabt

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MessageSujet: Re: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas
Bac plus quatorze. Ses années d'étude cumulées s'élevaient effectivement à quatorze. Malaisée était la tâche consistant à lui faire la leçon. Légèrement bouffi d'un trop-plein d'érudition sclérosée - bien qu'à l'article de la folie pure - Jils n'aurait su tolérer la remarque qu'il avait reçue comme une réprimande. Un mangeoire pour oiseaux avait-on osé lui objecter. Erreur fatale. Capitale. Définitive, même.
Avec à peine de quoi irriguer la cervelle pour une heure grâce à ce qu'il venait d'ingurgiter, le spermophile intempestif allait faire chauffer ses méninges. Non sans se resservir ostensiblement devant le regard atterré de l'ornithologue venu tempérer sa démence.

D'abord, il descendit vers la branche inférieure. Elle n'était pas particulièrement solide. Ensuite, il se releva de sa chute de deux mètres, boitillant résolument vers celui-là même qui avait osé interrompre son déjeuner. Il était de ces races de sociopathes qu'il valait mieux laisser manger des graines sans chercher à comprendre le pourquoi du comment. Osnejils en était.
Rapproché, trop proche même, le binoclard amenait son visage livide et cerné, parcouru de spasmes nerveux occasionnels à quelques centimètres de la bouille honnête et presque candide de cet homme. Cet homme, venu poliment lui suggérer de changer ses habitudes alimentaires et qui, en échange, s'attirait l'ire sourde et muette du scientifique névrosé. Il était là le scientifique. Tout prêt. Émanait de chez lui une fragrance de médicament, de pestilence et de graine pour oiseau.

Aux alentours, on continuait de filmer. Une agression caractérisée en plein jour ? Une aubaine pour l'urbain moyen ; aussi longtemps qu'il n'en faisait pas les frais. De quoi alimenter ses vidéos sur Facebox et jouer les intéressants pour une soirée. Tant pis si un innocent trinquait : il en allait du divertissement et de la notoriété éphémère sur internet.
Mais Osnejils n'était pas un violent. D'abord, car il n'avait pas les moyens de l'être, mais aussi parce qu'il ménageait ses efforts et se croyait suffisamment sophistiqué pour ne pas céder à la brutalité injustifiée. Sophistiqué ; lui qui, ce soir, fouillerait les poubelles des grandes surfaces.

- L'attribution... c'est... c'est l'affaire de la volonté. L'ethos détermine le kosmos. Le... tu...

Tout juste descendu de l'arbre, le curieux animal semblait s'exciter ; perturbé par le début de sa propre logorrhée. Il serra les dents qu'il dévoilait ostensiblement, lèvres retroussées, et observait frénétiquement autour de lui avant d'en revenir au sujet de ses principales préoccupations.

- TU CROIS.... tu crois sérieusement que le kosmos s'auto-détermine ? Est-ce que tu.. HahahaHAhAhaaaH.. tu y crois vraiment ?!

Cela, il le demandait le plus sérieusement du monde avec un regard globuleux et furieux. Sans doute que ce qu'il professait actuellement faisait sens, cependant, le postulat était incompréhensible. Formulé de nulle part en premier lieu, ce préambule à un exposé plus conséquent et pompeux semblait autant perdre son locuteur que ses auditeurs. Mais le locuteur s'était déjà perdu tout seul il y a de cela longtemps. Il ne faisait plus que s'enfoncer plus loin dans sa déroute psychique.
Le voici alors qui, du bout de son index droit dont l'ongle était noir de négligence sanitaire, tapotait contre la poitrine de l'ornithologue innocent.

- L'ethos dé... détermine l'attribution. L'homme façonne le monde et pas l'inverse. Ce.... ce n'est pas une mangeoire à oiseau ; c'est une mangeoire à compter de l'instant où... où je mange dedans. Ethos, mon fils, ETHOS !

Car c'était de ça dont il était question in fine. Les considérations philosophiques présentement énoncées - et mal - servaient en réalité l'intention de corriger Kleiralph sur un plan somme toute sémantique. Ce n'était pas une mangeoire à oiseau puisque celui qui venait de s'y repaître n'avait pas de plume au cul. Là était le fond de son laborieux propos.
La leçon du professeur clodo étant terminée, ce dernier n'en démordait pas, fixant toujours avec insistance ce cycliste venu pourtant s'arrêter pour l'aider. Quelles étaient ses intentions à présent ? Dérangé qu'il était, lui-même les connaissait-il ? S'il avait été tant ébranlé à partir d'une simple question sémantique, qu'attendre de lui à présent que la contrariété promettait d'aller crescendo ?
Dans les environs, les portables continuaient de filmer. Derrière, on gloussait, priant sans doute pour qu'un drame survienne.

Osnejils Ugiabt
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Kleiralph Tholjr

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MessageSujet: Re: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas
Eh bien, quelle fougue ! Malgré son inquiétude naissante lorsqu'il vit la maigreur et la crasse sur les traits de son interlocuteur, il fallait reconnaître que la verve dont il faisait preuve avait réussi à surprendre agréablement l'homme sain. Pour dire vrai, il était d'abord passé par l'étonnement, puis l'incompréhension et une légère peur en l'entendant rire... Mais désormais, il était presque persuadé d'avoir affaire à quelqu'un d'instruit, un peu philosophe et grandement dérangé, peu adapté aux échanges socialement accepté.

Il n'avait que bienveillance envers l'illuminé, n’émettant aucun jugement sur son attitude ou ses manières, du moins, rien de perceptible sous le masque du bien social. Après tout, qui se souciait vraiment de savoir s'il voulait condamner ses ongles crasseux ou son manque de proximité ? C'était fait, il n'y pouvait rien ; à l'inverse, il pouvait s'assurer d'être une personne agréable et aidante jusqu'à ce que l'homme puisse retourner à des occupations moins problématiques, ou au moins dans une zone moins urbaine.

Pour le moment, la préoccupation première était de ne pas le contrarier. Répondre sincèrement, suivre le rythme imposé, et se faire accepter comme personne sympathique, si ce n'était de confiance. Pour le coup, il avait des choses à dire et bien qu'il ait été trop surpris initialement pour comprendre la première phrase, il avait réussi à suivre le mouvement de pensée de son interlocuteur en s'accrochant un peu. Songeur, le visage sérieux, il répondit donc avec ses habituels hochements de tête compréhensifs et tics à foison.

"Hmm... Hmm. Hmm-hmm. Je suis tout à fait d'accord avec vous, pour vous, c'est un mangeoire, même si j'avais estimé sa fonction comme mangeoire à oiseaux... Hmmmm... Que diriez vous de m'enseigner ce qu'est "l'Ethos" autour d'une tablée peut-être plus fournie ? Nous pourrions ensuite poursuivre la discussion dans un bain public, si le cour vous en dit ; après tout, il n'existe pas de réunion plus adaptée pour discuter entre hommes."


Il ignorait sincèrement ce qu'était l'Ethos, et ce malgré une culture qu'il jugeait correcte, la situation pouvait réellement être intéressante si son interlocuteur pouvais parler plus posément. Valait-il mieux se rendre à son domicile pour manger et faire une première toilette avant d'aller se détendre aux bains ? Il réfléchissait beaucoup mais parlait peu. Pour l'instant. Pour le moment, il valait mieux se contenter d'être à l'écoute, après tout. Ils pourraient même aller remplir le mangeoire à oiseaux ensemble avant de se quitter, si le cœur lui en disait. Oui, ça pouvait devenir une journée très intéressante.

Kleiralph Tholjr
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Osnejils Ugiabt

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MessageSujet: Re: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas
Quatrième assiette. De quoi faire regretter à un certain passionné des volatiles de l'avoir convié à déjeuner. D'autant moins que le quasi-philosophe affamé s'obstinait à commander de la volaille. Œufs de cailles, poulet mayo, dinde farcie... son vice à table ne connaissait ni borne ni limite... ni décence. Non, aucune. Il se bâfrait, se gavait, même. Le gavage, Kleiralph, ça le connaissait. Il avait cette fois en face de lui une grosse oie goulue et vorace qui ingurgitait chaque parcelle de nourriture à même une assiette qui finissait plus propre qu'en sortant du lave-vaisselle.
Parce qu'il avait faim Osnejils. Alors quand - dans une perspective didactique - il lui fut proposé de se retrouver à table, il n'avait pas fait le farouche. Après tout, les saisons froides se profilaient et mieux valait faire des réserves ; plus spécialement quand on n'avait aucun pied-à-terre où se réchauffer le soir.

- Patho'ch, Etho'ch et Lo... Lo.. *crunch* Logo'ch. Lui avait-il plus ou moins craché au visage alors qu'il mâchait un épais morceau de canard que ses mâchoires eurent vite-fait de concasser.

- *gloups* Pathos, Ethos et Logos. Il y avait du mieux. Surtout au niveau de l'élocution. Aussi dans l'absence de nourriture projetée depuis sa bouche.

- L'émotion, la... la LA VOLONTÉ, la volonté, oui et... et l'esprit.. la raison plutôt.

On pouvait le dire, il y avait quelque chose d'assez déroutant à l'entendre prononcer le mot «raison». Oui, il y avait comme un déphasage avec le personnage. Une inadéquation en tout cas ; pour ne pas dire une contradiction flagrante.
Le reste des clients de la petite gargote où ils s'étaient rendus - située non loin du parc où ils s'étaient rencontrée - ne s'y trompaient pas. Des regards furtifs, toujours. L'animal qui était entré avec l'élégant et distingué Kleiralph avait tout d'une bête enragée. Elle ne mordait pas, la bête. Toutefois, il ne faisait pas bon la savoir dans les environs. La nervosité coutumière et excessive du sieur Ugiabt était contagieuse. Plus il s'agitait - motivé par ses propres névroses - plus l'anxiété gagnait en intensité dans les environs. Personne n'était jamais dans de très bonnes dispositions quand on savait qu'à quelques mètres à peine, un flacon de nitro-glycérine concentrée s'agitait sans trop qu'on ne sache pourquoi.

- Un cavalier, un cheval... parce que... s'il n'y avait pas de cheval, le cavalier ne serait pas un cavalier, hein... les attributs, t'as retenu ? et des rênes. Non. NON. Attends. Silence. Kleiralph n'avait pas dit un mot. Un cavalier, des rênes et.. et seulement après le cheval.

L'agencement des trois éléments faisait une belle jambe à son «élève» puisque cette histoire de cavalier sans queue ni tête ne paraissait pas avoir un quelconque lien avec le déroulé de la leçon. Osnejils était incohérent, erratique, paranoïaque, nerveux, psychotique... tous cela cumulé rendait ses enseignements pour le moins houleux. Mais il poursuivait après avoir commandé une cinquième assiette ; ce n'était pas lui qui payait.

- Le cavalier... c'est lui qui décide. De lui et du bourrin c'est.. C'EST le plus intelligent. Logos, donc. Mais le cheval, le chevaaaaal, HaaHAHAHAHah le cheval. Le cheval, lui, c'est la fougue, la passion, l'incarne le Pathos. Entre deux, y'a les rênes. Qui c'est qui tient les rênes, QUI, hein ?! Exact ! Le Logos.

Encore une fois, il n'avait pas laissé à son mécène du jour le temps de répondre.

- Les rênes, c'est l'Ethos. La... la volonté. Logos maîtrise Pathos par, par, paaaaar, par Ethos. Le cavalier maîtrise le cheval par les rênes HaaHAhaaa... Donc ? La raison contient les passions ou les sentiments si tu veux SI TU VEUX, grâce à la volonté.

On en avait fini avec le préambule de la première leçon et ce n'était pas encore l'heure du dessert. Ce cours causerait la ruine d'un ornithologue. De cette rencontre, il ressortirait rincé mais instruit.
Perché derrière Osnejils comme un oiseau de mauvaise augure - et l'un des deux hommes à table s'y connaissait en la matière - le gargotier, intéressé par le coup de fourchette du dément, y alla de sa suggestion.

- On aime la volaille par ici à ce que je vois !

Le médecin déchu bondit presque de sa chaise tant il fut surpris, fourchette fermement serrée dans sa main droite. Un réflexe malheureux de plus et, de gargotier, il n'en aurait plus été question. Mais Logos avait su refréner Pathos par l'usage de l'Ethos. Il s'en était fallu de peu.

- Dites... parfaitement entre nous et... si vous êtes prêts à y mettre le prix.. y se trouve que j'ai un cousin... enfin c'est pas totalement un cousin... qui me fournit discrétos en ortolans. Z'en disent quoi ces messieurs ?

Ces mots, il les avait prononcés à la table où était assis Kleiralph Tholjr. Sans vergogne et sans se douter de rien, le propriétaire avait sérieusement proposé de les fournir en barbaque avec un oiseau en voie d'extinction. Il y avait comme une atmosphère hostile qui émanait de la table et, cette fois, ça ne semblait pas venir du scientifique allumé.

Osnejils Ugiabt
[FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas  EmptyMar 10 Déc - 11:29



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Kleiralph Tholjr

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MessageSujet: Re: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas

Son idée initiale n'était clairement pas mauvaise mais comment pouvait-il justifier d'emmener cet inconnu à son domicile dans son état actuel ? Partagé entre l'idée de garder son appartement propre et celle de ne pas s'afficher avec un crasseux pareil, il finit par opter pour ce qui demanderait le moins d'effort immédiat : restaurant et bains.
Le moulin à paroles parlait déjà beaucoup et de façon peu intelligible, ça lui éviterait au moins ça sur le trajet. Il opta pour un petit restaurant peu renommé qui ne pinaillait pas trop sur la qualité de sa clientèle, servant humblement qui avait le sou pour s'offrir les plats proposés. Spécialisés dans les viandes blanches, ils servaient toutes sortes de volailles dans des plats simples mais délicieux qui semblaient convenir au palais de l'affamé qui ne semblait pas se soucier de la dette qui s'alourdissait au fur et à mesure qu'il commandait sur le compte de son hôte.

C'était assez fréquent à l'époque où il voulait devenir Hunter, se voir pris pour cible par des gaillards malhonnêtes jugeant que la frêle stature du métisse ne présentait aucune menace réelle. Ils avaient raison au début. Quelques raclées avaient suffi à endurcir sa volonté, le rendant certes moins crédule, mais surtout moins fragile. Il avait appris à fuir. Appris à attendre la bonne occasion pour montrer ses talents et faire payer à ceux qui voudraient se soustraire à leurs obligations.

Celui-là n'échapperait pas à la règle. Lui qui mangeait déjà peu à l'accoutumée avait réduit encore plus son régime du jour en voyant le contenu de la première commande de l'ogre. Aucun savoir-vivre, aucune manière, aucune politesse, aucune gratitude, aucune empathie, il projetait des éclats de nourriture comme une bête, un animal ingrat et sale qui se goinfrait aux frais des autres, à l'instar d'un araponga blanc qui hurlait sans se soucier du dérangement occasionné.
Présentant d'un signe de tête répété ses excuses aux membres du restaurant ainsi qu'à la clientèle victime de la scène, il picorait son plat de volaille dans bouillon épais et particulièrement goûteux aux légumes de saison, essayant malgré sa gène d'écouter la cascade verbale que déversait son invité, sortant de sa bouche à la vitesse à laquelle la nourriture y entrait.

"Mmh... Mh-mh... Oui, je comprends bien... Les termes sont un peu... Peu... Répandus dans le langage courant, dirons nous... Mais le concept m'est familier. Mmmh, dans ma famille, nous apprenons à contrôler nos émotions avec beaucoup de considération pour notre entourage ; c'est un concept important, oui..."


Aussi forte qu'était son Egos, il se retenait d'afficher clairement le contraste entre le-dit cours et la personne qui le prononçait.
Ce fut le moment où tout bascula.
Non seulement la chaise du glouton crissa lorsqu'il sursauta, mais la voix du propriétaire s'éleva avec une annonce qui ne manqua pas de faire tressaillir le maître d'un des refuges les plus connus de la région malgré sa petite taille.

"C'aurait été avec plaisir, mais nous allions partir dans l'instant."

Il s'était levé et avait posé l'argent sur la table - un peu plus que la somme du repas en y regardant de près - ne laissant pas le temps à l'autre de répondre. Il enchaîna avec un très large sourire sans équivoque. Il sortait. Remerciant rapidement le propriétaire pour le service fourni, il invita son animal à apparence humaine à le suivre d'un geste délicat de la main.

"Je ne manquerai pas de recommander votre potage mais je n'avais pas vu l'heure. Les bains risquent de fermer et mon ami a grand besoin d'en profiter après un tel festin. Merci pour tout et passez une bonne journée, si l'invitation tient encore, je me ferais un plaisir de revenir avec d'autres amateurs dès que possible. Encore merci et bonne journée."


Prononcer le mot "ortolan" dans un restaurant, cet homme ne manquait pas de toupet. Un simple rapport pour inspection suffirait à décrotter l'endroit et s'assurer que d'autres bêtes n'étaient pas servies illégalement. De son côté, il savait que le plus important serait de savoir qui le fournissait. Il reviendrait avec un autre type d'invités, des personnes avec des capacités faites pour démanteler ce genre de braconnage.
Le léger sourire sur son visage était toujours là, crispé par ses dents serrées, ses yeux ne trahissant pas plus ce qui allait venir. C'était son métier, sa passion, son devoir civique. Tant qu'il faisait le bien, il ne pouvait être troublé.
Une odeur désagréable lui rappela qu'il avait un invité à charge, vers qui il se tourna rapidement pour ne pas paraître incivilisé.

"Et bien, c'était vraiment un excellent endroit pour se repaître de bonne volaille ! Pardonnez-moi d'avoir du interrompre vos réjouissances aussi vite mais mon porte-monnaie ainsi que nos estomacs ne supporteraient pas d'être plus pleins avant de plonger dans l'eau chaude. Nous pourrons toujours manger quelques beignets en sortant des bains, si le cœur vous en dit. Il y a un petit stand qui en fourre à la patte de haricots rouges ou au chocolat, ils sont exquis avec une bonne boisson désaltérante, mmh."

Acquiesçant à ses propres dires pour leur donner du poids, il essayait de reprendre un peu les rennes du destrier emballé qu'était leur rencontre. En guerre de volonté, il n'avait pas peur : il n'avait pas d'adversaire, il était maître de son univers et n'avait qu'à larguer ce boulet putride s'il se montrait trop embarrassant - après tout, on reconnaîtrait déjà bien assez son investissement personnel et financier pour essayer de l'aider sans qu'il n'ait à se forcer jusqu'à la fin des temps.
Dommage, c'était pourtant une personne qui avait un certain potentiel. Ne pouvait-il vraiment rien faire ? Mieux valait ne pas être défaitiste, cette histoire d'ortolan orientait malgré tout sa façon de penser. Prenant conscience de son état, il sourit intérieurement et décida de balayer ses problèmes pour le moment : il aidait une personne dans le besoin et le protégeait des actes illégaux qui lui étaient soumis comme opportunités. Devait-il lui expliquer ? Peut être aux bains. Il ne savait pas. Il y avait encore pas mal de marche pour y arriver et nul doute que l'autre n'était pas resté silencieux tout le long...

Kleiralph Tholjr
[FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas  EmptyVen 20 Déc - 18:52



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Osnejils Ugiabt

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MessageSujet: Re: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas
Trop longs. Ces monologues que le passionné aviaire énonçait ; ils étaient trop longs. Trop long pour quoi au juste ? Ils étaient pourtant de bonne taille, rien qui ne s'apparentait à quoi que ce soit de rédhibitoire en premier lieu. Mais un rien suffisait à glacer l'échine du virologue repus. Un rien, c'était déjà beaucoup avec lui. De trop même.
On bavardait beaucoup avec lui ? C'était suspect. Un flot de paroles ininterrompues, il le sentait, virait à la tentative de distraction. Kleiralph cherchait à l'induire en erreur, c'était probant. C'était faux, mais ça restait probant aux yeux dérangés de ce docteur déchu. Kleiralph lui aurait-il parlé avec moins d'insistance que Jils aurait considéré son mutisme comme plus louche encore. On ne classifiait pas la paranoïa comme un désordre psychologique pour rien.

- Pâte de haricots rouges... chocolat... et... et... poison. Poison, hein ?!

Légèrement voûté en avant comme il en avait pris la mauvaise habitude, le sociopathe anti-hunter précédait son bienfaiteur de quelques pas, bras ballants. Si l'un d'eux devait se trouver dans le dos de l'autre, il aimait encore à se savoir être ce-dernier. Ses nerfs à vifs, l'absence de sommeil et ses tourments de l'esprit ne faisaient pas de lui l'être le plus agréable à se savoir en compagnie.
Il se parlait à lui-même. Quoi de plus normal ? De plus habituel en tout cas. Les canons de la normalité n'étant plus vraiment de mise lorsqu'il était question de sa personne. Kleiralph allait le tuer. Rien n'aurait pu le faire douter de cela. Un Hunter ? Sans doute. Peut-être. Sûrement pas en fait. Mais il n'était jamais assez prudent. Jamais assez dingue non plus.
Sur un malentendu inhérent à la paranoïa d'un homme à qui il n'aurait jamais dû prodiguer le moindre bienfait, l'ornithologue risquait de faire les frais de sa gentillesse sans borne.

Les bains. Ils y étaient. L'échéance d'ici à ce que le métisse ne cherche à l'assassiner se rapprochait. Osnejils le savait. Il le supputait en tout cas, pour ne pas dire qu'il l'inventait de toute pièce. La tenancière - à moins que ce ne fut simplement la guichetière - se contenta de leur remettre serviettes et produits d'hygiènes communément délivrés à la clientèle, non sans hasarder occasionnellement un regard suspicieux et inquiet à l'endroit de l'encravaté du duo. Il faut dire qu'il avait une drôle d'allure et que ses tics au coin de l'œil ne rassuraient pas le chaland. Cependant, cette inquiétude légitime nourrit l'anxiété du quasi-médecin. Alors qu'elle avait osé un regard suspicieux en sa direction - aussi furtif fut-il - Osnejils se retrouvait déjà à la suspecter de complicité.
Cohérent dans sa folie, et dans sa folie seulement, dans son esprit quelque peu agité, tout se recoupait le plus logiquement du monde. Kleiralph l'avait mené dans un guet-apens. Peut-être même un gay tapant ; on ne savait pas quel autre curieux complice il rencontrerait aux bains après tout.

Faire volte-face dès à présent, c'était courir le risque de tourner le dos à «l'ennemi». Imprudent qu'il se croyait, il n'avait d'autre choix que de pénétrer les vestiaires avec Kleiralph et non pas l'inverse. Non sans bien sûr regarder méticuleusement par-dessus son épaule de ses yeux grands ouverts et inquiétants. De tous, il était indubitablement le plus douteux. Aurait-il aperçu son reflet à un instant donné qu'il en serait venu à se suspecter du pire. À raison d'ailleurs.

Chacun avait droit à sa cabine et tout deux devaient se retrouver dans la salle des bains chauds. Quelle ne fut pas la surprise de l'assemblée en voyant arriver le binoclard à cravate habillé des pieds à la tête. Certains, croyant bien faire, cherchèrent à lui faire comprendre que le principe des bains impliquait d'être dévêtu. Quelle ne fut pas leur erreur. Car à leur tour, ils rejoignaient le club exclusif des suspects.
Cette immense salle, remplie en premier lieu par les dignes représentants du troisième-âge, apparaissait alors à Jils comme un gigantesque repaires d'assassins potentiels. Mais il devait rester calme. Ne pas attirer sur lui la moindre forme de suspicion. Lui, qui était entièrement habillé dans une salle où l'on était tenu de s'immerger dans l'eau chaude.

- C'est ça... approchez... ouais e..essayez.. hAahaAhAaaa... vous allez voiiiiir...

Encore à ruminer à voix basse ses sombres desseins comme le dernier des possédés, Osnejils avait une main engoncée dans une de ses poches, les doigts fermement noués autour de l'ustensile se trouvant au fond. Mieux valait pour les vieux aux alentours ne pas s'approcher malencontreusement du dingue tout habillé, ils en auraient fait les frais. Et la facture se seraient montrée particulièrement salée.

Décelant enfin la silhouette chétive de son camarade, l'oiseau de mauvaise augure alla se poser à proximité, s'immergeant tout habillé comme si de rien n'était. L'important était d'avoir l'air naturel et Dieu sait qu'Osnejils était une drôle de nature. Maintenant, il devait tenter de se disculper auprès de celui qu'il se représentait comme le meneur d'une coalition cherchant à l'éliminer.

- Et... et alors euh... sinon ?! Les Hunters ? Des gens biens, h..hein ? Moi en tout cas j'abhorre. NON ! NON ! J'adore. Oui. J'adore. Les Hunters je veux dire.

Annonçant ainsi le sujet avec la subtilité d'un babouin sous amphétamines, il cherchait avec la discrétion qui était la sienne à dévoiler l'identité secrète de l'ornithologue. Cette licence, il l'avait sur lui, il n'y avait aucun doute à ce sujet. Pas pour un fou furieux tel que le virologue dément en tout cas. Peut-être pas sur lui nécessairement car, à poil dans le bassin, les chances étaient faibles. Mais Kleiralph était Hunter. Ça crevait les yeux. Les yeux globuleux et tremblants du dernier des paranoïaques.

Osnejils Ugiabt
[FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas  EmptyDim 22 Déc - 11:11



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Kleiralph Tholjr

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MessageSujet: Re: [FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas
La gentillesse avait pour avantage de ne pas céder face aux difficultés, perçues comme un moyen d'expérimenter de nouvelles facette de la vie et servant de carburant à davantage d'optimisme, dans un cercle vertueux que les adeptes du temple de Bodhiisah tentaient de parcourir tout au long de leur vie.
Il y avait pourtant certaines choses impossibles à accepter, même pour eux, comme le manque d'hygiène ou la perturbation de l'Ordre au sens large du terme. Ou des thermes, dans le cas présent.
Lorsqu'il vit l'autre homme arriver habillé dans les bains, ses chaussures crasseuses risquant de propager toutes sortes d'infections et champignons dans la pièce bien remplie, le sang ne fit qu'un tour dans la tête du calme guide qui se sermonna intérieurement pour son manque flagrant de discernement. Evidemment, cet homme était un sauvageon ! Un homme impure d'âme et d'enveloppe, nécessitant un chaperon bien plus assidu que celui présentement proposé.

Nu, énervé sous un masque de cire inviolable, il resta prostré dans son bain jusqu'à ce l'autre finisse par le trouver, essayant tant bien que mal de conserver son calme alors que de nombreuses personnes sur le passage de la bête lui disaient de sortir se déshabiller ou s'écartaient avec horreur, certains retenant avec peine leur dégoût.

Alors que l'autre tentait de s'immerger dans le bain HABILLÉ, les muscles hurlèrent bien au dessus de la voix de la pudeur et alors qu'il cachait dégoût et colère derrière un sourire amical, il trembla pour retenir un violent haut-le-cœur tandis que son corps entrait en contact avec les habits souillés de son animal sauvage, interrompant son immersion dans l'eau juste un temps, sous le regard d'abord horrifiés puis soulagés des spectateurs de la scène.

"Oui, oui, des gens biens, peut-être, après tout, il existe des gens biens alors pourquoi pas des Hunters aussi hein, mais que diriez vous qu'on aille ôter vos effets dans un vestiaire avant de se détendre ? Après tout, il n'y a pas de raison que vous soyez le seul encore couvert dans ces lieux, n'est-ce pas ? Je m'excuse de ne pas avoir évoqué ce détail plus tôt mais ici, il y a quelques conventions sociales permettant à tous de profiter d'un bon moment. Imaginez donc ces gens soudainement immergés dans une eau sale, ils devraient alors recommencer leur toilette de zéro, ce que nous devons éviter pour qu'ils ne soient pas dérangés. Venez, suivez-moi, je suis persuadé que l'eau sera déjà assez trouble sans avoir à s'imprégner de la poussière que vos habits contiennent."

"Suivre" était un choix de mot étrange tant il ne lui laissait pas le choix. S'il fallait en venir aux mains pour garder ce bain propre, Kleiralph n'hésiterait pas, c'était un simple calcul de dizaine de gens embêtés contre un cinglé à raisonner de gré ou de force. S'il fallait même en venir à l'assommer et le ramener jusqu'à son domicile en le portant sur son dos, il n'hésiterait pas. Peut-être le remettrait-il aux forces de l'ordre ou à une structure psychologique... Ou à un zoo. Il aurait pu trouver ça drôle dans un autre contexte mais dans le cas présent, seules comptaient deux urgences : raisonner cet homme pour qu'ils puissent tous deux se récurer jusqu'à la moelle de cette crasse infâme ou sortir de cet établissement au plus vite pour aller prendre un bain chez lui et se limer la peau de toute cette saleté horripilante.

Kleiralph Tholjr
[FB] Les beaux oiseaux ne mouillent pas  EmptyJeu 16 Jan - 19:05



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